Resume
FAITS SAILLANTS
Les prévisions de production toutes céréales confondues (blé et céréales secondaires) en 2022/23 sont relevées de 2 millions de tonnes d’un mois sur l’autre (en glissement mensuel), à 2.254 millions, principalement du fait d’une estimation revue à la hausse pour le maïs brésilien. En tenant compte de stocks de report plus importants et, sur la base d’une estimation de la consommation stable, les stocks de fin de campagne (cumul des campagnes locales respectives de commercialisation) sont estimés faire 5 millions de tonnes de plus, à 589 millions. Du fait d’une augmentation des flux de blé, les perspectives d’échanges sont relevées de 2 millions de tonnes, à 411 millions.
Comme la hausse des prévisions de maïs fait plus que compenser des diminutions pour le blé et l’orge, le total de la production de céréales en 2023/24 est désormais estimé atteindre un record absolu, en hausse de 3 millions de tonnes par rapport à avril, à 2.294 millions. Malgré de plus grosses perspectives de l’offre, les prévisions de stocks de fin de campagne sont jugées légèrement plus tendues que le mois dernier, à 580 millions de tonnes, en raison d’un gain relativement plus marqué de la consommation, estimée faire 9 millions de plus que le mois dernier, à 2.302 millions. Le total des échanges est jugé faire 1 million de tonnes de plus que précédemment.
Conformément à une nouvelle détérioration des perspectives en Argentine, les prévisions d’utilisation mondiale de soja en 2022/23 sont rognées de 2 millions de tonnes d’un mois sur l’autre, à 364 millions (-2 millions), avec des stocks légèrement revus à la hausse, à 50 millions (+5 millions). Les échanges devraient être plus ou moins stables d’un mois sur l’autre et faire 12 millions de tonnes de plus que l’an dernier (en glissement annuel). Compte tenu des hausses pour le Brésil et la Chine, la projection de production mondiale en 2023/24 est relevée de 2 millions de tonnes, à 403 millions (+9 %). En tenant compte d’un plus gros chiffre pour les stocks d’ouverture, les inventaires sont relevés de 4 millions de tonnes d’un mois sur l’autre. La demande mondiale à l’importation est rognée de 1 million de tonnes par rapport au mois dernier.
Il n’y a guère de changements dans les attentes concernant l’offre et la demande de riz en 2022/23, avec des réserves mondiales placées en léger repli d’un mois sur l’autre, à 171 millions de tonnes (‑7 millions), ce qui se répercute également sur une baisse des stocks de clôture en 2023/24, placés à 173 millions (+2 millions). Quasiment inchangés d’un mois sur l’autre, les échanges en 2024 (janvier-décembre) sont projetés à 54 millions de tonnes, niveau légèrement supérieur à l’an dernier.
Principalement du fait des prix à l’exportation beaucoup plus bas pour les cultures en lignes, mais le blé et l’orge s’inscrivant aussi à la baisse, l’Indice des céréales et des oléagineux du CIC (GOI) a encore perdu 7 % d’un mois sur l’autre.
VUE D’ENSEMBLE
Principalement du fait d’une récolte de maïs beaucoup plus petite, la production toutes céréales confondues (blé et céréales secondaires) a chuté de 2 % en 2022/23, à 2.254 millions de tonnes, ce qui représente la première baisse d’une année sur l’autre en cinq campagnes. Le total de la consommation devrait reculer de 1 %, principalement du fait d’une utilisation moindre dans l’affouragement, avec des stocks de clôture qui pourraient encore reculer de 2 %, sous l’effet des replis du maïs. À 411 millions de tonnes, le total des échanges est estimé légèrement supérieur à la moyenne, mais en repli de 3 % d’une année sur l’autre.
La production mondiale de céréales est estimée rebondir à un record de 2.294 millions de tonnes en 2023/24. Dans un vaste renversement des tendances de la campagne précédente, les récoltes de maïs et de sorgho devraient être plus grosses, alors que les moissons de blé et d’orge pourraient reculer. Du fait de gains dans l’alimentation animale, humaine et les usages industriels, le total de la consommation devrait atteindre 2.302 millions de tonnes (+2 %), entraînant une nouvelle baisse des inventaires de fin de campagne, à 580 millions (-1 %), ce qui pourrait être le plus bas niveau en neuf ans. Bridés par des expéditions de blé moindres, les échanges pourraient encore fléchir, à 408 millions de tonnes.
La récolte mondiale de soja en 2022/23 est placée à 369 millions de tonnes (+4 %) car une moisson brésilienne record fait plus que compenser des replis ailleurs. Comme on mise sur une contraction marginale de la consommation, les stocks devraient grimper. La demande mondiale à l’importation est estimée croître fortement grâce à des expéditions à l’Argentine et à l’Asie. La production mondiale est placée à un pic de 403 millions de tonnes (+9 %) en 2023/24, et l’essentiel du gain d’une année sur l’autre découlera des meilleures récoltes rentrées en Amérique du Sud. Dopée par la demande en produits du soja pour l’alimentation animale, humaine et les secteurs industriels, la consommation est jugée croître de 7 % d’une année sur l’autre, alors que les stocks pourraient fortement augmenter, y compris chez les trois ténors. Les échanges sont estimés atteindre un record de 173 millions de tonnes (+3 %).
La production mondiale de riz est estimée se contracter de 1 % d’une année sur l’autre en 2022/23. Malgré un repli modeste de l’utilisation, les inventaires devraient se contracter de 7 millions de tonnes d’une année sur l’autre, y compris des stocks plus tendus chez les exportateurs. En lien avec une demande plus molle de la part, notamment, des importateurs asiatiques, les échanges en 2023 sont jugés régresser de 5 % d’une année sur l’autre, à 53 millions de tonnes. Comme on mise sur des gains de superficies et de meilleurs rendements, la production devrait afficher un net rebond en 2023/24, à 521 millions de tonnes (+2 %), en tablant aussi sur de modestes gains de l’utilisation et des stocks. Les échanges pourraient se redresser en 2024 grâce aux achats du continent africain.
Comme une bien meilleure moisson mondiale dope les disponibilités, les stocks de pois secs sont jugés grimper d’environ les deux tiers d’une année sur l’autre en 2022/23. Les échanges sont jugés croître de 7 % d’une année sur l’autre en raison de la demande asiatique. Comme on mise sur des hausses en Russie, en Inde et aux États-Unis, la production en 2023/24 est placée à 14,0 millions de tonnes (+3 %), tandis qu’on envisage de nouveaux gains de la consommation et des stocks. Les échanges n’évoluent guère d’une année sur l’autre. Le total de la demande mondiale à l’importation pour les légumineuses en 2023 est estimé progresser de 5 % d’une année sur l’autre, à 18,2 millions de tonnes, y compris de plus grosses expéditions de pois secs, de lentilles et de pois chiches.
RÉSUMÉ DU MARCHÉ
La tendance à la baisse des marchés mondiaux à l’exportation de céréales et d’oléagineux s’est accélérée ces dernières semaines, le GOI du CIC perdant 7 % pour tomber à son plus bas niveau en 23 mois. Comme le mois précédent, le marché du riz a de nouveau été un cas particulier avec des prix moyens FOB globalement plus fermes.
Le sous-indice blé du GOI du CIC a fléchi de 3 % au cours du mois écoulé. Avec des perspectives de l’offre divergentes, les tendances étaient mixtes aux principales origines (et pour les différentes qualités).
Sous l’effet d’un repli marqué au Brésil, le sous-indice maïs du GOI du CIC s’est tassé de 13 %, tombant à son plus bas niveau depuis décembre 2020.
Le sous-indice riz du GOI du CIC s’est orienté à la hausse d’un mois sur l’autre, conforté par une contraction des disponibilités et par des marchés intérieurs plus fermes chez certains grands exportateurs asiatiques.
Des fondamentaux baissiers se sont ressentis dans des cotations à l’exportation plus faibles, surtout aux États-Unis, le sous-indice soja du GOI du CIC accusant un repli net de 8 %.